Le capricorne bois s’attaque silencieusement aux charpentes et aux menuiseries, avec des dégâts souvent visibles trop tard. Bonne nouvelle, il existe des moyens simples pour repérer sa présence et des traitements efficaces pour l’éliminer. Ce guide vous accompagne pas à pas, du diagnostic aux solutions curatives et préventives, avec des conseils concrets pour chaque situation. Protégez votre maison durablement grâce à des méthodes adaptées, y compris des alternatives écologiques.
💡 À retenir
- Le capricorne peut causer jusqu’à 10% de dégâts structurels dans une maison
- Les larves peuvent rester dans le bois jusqu’à 5 ans avant d’émerger
- Une inspection régulière peut réduire les risques d’infestation
Qu’est-ce que le capricorne bois ?
On parle ici du capricorne des maisons, un insecte xylophage dont les larves se nourrissent de bois sec, en particulier les résineux comme le sapin, l’épicéa ou le pin. Son nom scientifique est Hylotrupes bajulus. L’adulte vit peu de temps, mais la larve creuse des galeries pendant des années, fragilisant les pièces de charpente, les solives et parfois les menuiseries.
Le cycle de vie explique sa discrétion. Après la ponte, les larves se développent à l’abri dans le bois, parfois jusqu’à 5 ans, avant de laisser des trous de sortie visibles. Le capricorne bois apprécie les bois relativement secs et ventilés, souvent dans les combles. Il se distingue des termites, qui vivent en colonies et consomment le bois de l’intérieur jusqu’à la surface, et des vrillettes, qui laissent des trous de plus petite taille.
Identification
L’adulte mesure 8 à 25 mm, brun à noir, avec de longues antennes. Vous le voyez surtout de mai à septembre, attiré par la lumière. Les larves, blanchâtres et trapues, restent cachées dans les galeries.
Les indices typiques sont des trous de sortie ovoïdes mesurant souvent 6 à 10 mm, des galeries irrégulières et une farine de bois sèche. Les bois touchés sont surtout l’aubier des résineux. Un contrôle soigné des parties hautes de la maison, notamment la charpente, aide à confirmer la présence de capricorne bois.
Signes de présence du capricorne bois
Le premier signe se remarque souvent au nettoyage. Une poussière de bois finement granuleuse, proche de la sciure, s’accumule sous une poutre. Des trous ovales, des galeries spongieuses sous la surface, ou une peinture qui cloque sur bois massif sont évocateurs. Dans un grenier calme, on peut parfois entendre de légers crissements dus aux larves qui rongent.
Un faisceau de signes augmente la fiabilité du diagnostic. Cherchez des zones affaissées sur une solive, une résistance anormale lors d’un sondage au tournevis, et la présence d’adultes au cœur de l’été. La détection précoce permet des traitements plus légers et limite les coûts, d’où l’intérêt d’une inspection visuelle au moins une fois par an.
- Poussière de bois sous poutres, plinthes ou escaliers
- Trous de sortie ovales et irréguliers
- Bois qui sonne creux au marteau
- Adultes ailés visibles en saison chaude
Dégâts causés
Les larves percent des galeries qui affaiblissent progressivement les sections utiles. Les zones sollicitées mécaniquement, comme une ferme de charpente, perdent de la résistance. On peut aller jusqu’à des déformations et des fléchissements localisés. Dans certains cas, le capricorne bois est à l’origine de ruptures sur pièces entaillées ou entailles d’appui.
Une infestation modérée reste longtemps discrète, mais plus elle dure, plus la reprise mécanique est nécessaire. Un diagnostic précis de l’étendue, pièce par pièce, clarifie la part de bois à conserver, à renforcer ou à remplacer.
Risques associés au capricorne bois

Le principal danger est la perte de capacité portante. Une attaque ancienne non traitée peut mener à des fragilités sur les structures porteuses. Sur une maison complète, on estime qu’un capricorne bois mal contrôlé peut représenter jusqu’à 10% de dommages structurels, selon l’étendue et l’âge de l’infestation.
Un autre risque concerne la sécurité des occupants. Une solive de plancher affaiblie, une panne de toiture fragilisée ou un escalier atteint peuvent céder sous charge. À cela s’ajoutent des coûts de réparation élevés si l’intervention tarde et une baisse de valeur du bien lors d’une vente.
- Perte de rigidité de charpente et toitures et charpentes à risque
- Propagation aux bois voisins si l’environnement s’y prête
- Surcoûts de traitement et de reprise structurelle en cas de retard
Les effets sur la santé sont limités, mis à part les poussières de ponçage lors des travaux. Une hygiène de chantier correcte et une protection respiratoire suffisent pour travailler en sécurité.
Comment se débarrasser du capricorne bois
Commencez par évaluer la portée. Repérez les pièces attaquées, l’activité récente, et le type de bois. Grattez légèrement les surfaces pour exposer les galeries et retirez les zones vermoulues. Le bon choix se joue entre un traitement de surface pour atteinte superficielle et un traitement en profondeur pour galeries étendues.
Adaptez la méthode à la gravité. Un capricorne bois actif sur une zone localisée peut être stoppé par imprégnation, alors qu’une charpente atteinte en cœur exige perçage et injection. Dans les cas majeurs, une intervention professionnelle s’impose pour combiner traitement curatif et renforcement structurel.
Méthodes de traitement
- Préparation: brossage énergique, dépoussiérage et mise à nu du bois sain. Cette étape conditionne l’efficacité des produits.
- Traitement de surface: application au pinceau ou pulvérisation d’un insecticide pour bois. Convient si les galeries restent proches de la surface.
- Traitement par injection: perçages réguliers, chevilles et injection d’insecticide dans le réseau de galeries. Indispensable quand les larves sont en profondeur.
- Solutions écologiques: sels de bore à forte concentration pour l’imprégnation, efficaces et durables en intérieur sec.
- Traitements thermiques: montée en température contrôlée du bois jusqu’à environ 55 °C au cœur de pièce pour neutraliser toutes les larves, à confier à des spécialistes.
Que faire selon la situation concrète:
- Quelques trous isolés et bois restant dur: brossage, imprégnation soignée, contrôle après 6 à 12 mois.
- Trous nombreux, farine de bois récurrente: perçage et injection, complétés d’une imprégnation de surface.
- Éléments porteurs affaiblis: traitement curatif puis renforcement par greffe de bois sain, platines ou entures. Faites valider par un pro du bâti.
- Objets ou meubles: congélation prolongée ou chaleur sèche contrôlée, puis imprégnation légère.
Astuce pratique: testez l’activité avec un papier propre posé au pied d’une poutre pendant une semaine. La présence de nouvelle poussière de bois oriente vers un traitement curatif immédiat.
Prévention contre le capricorne bois
La prévention repose sur un bois sec, sain et protégé. Gérez l’humidité, assurez une bonne ventilation des combles et évitez les accumulations de poussières qui masquent les indices. Les bois neufs non traités, posés en intérieur, gagnent à recevoir un produit de préservation avant la mise en œuvre.
Un calendrier simple fonctionne bien. Inspectez visuellement la charpente au printemps et à l’automne, sondez quelques points au tournevis et dépoussiérez pour rendre visibles d’éventuelles nouvelles chutes de farine. Cette inspection annuelle réduit nettement le risque d’infestation active et permet une action rapide en cas de capricorne bois.